【桃花心木追悼】哈維爾: 難以預知的曆史
【Acajou Deuil】Les surprises de l'Histoire, par Vaclav Havel
哈維爾: 難以預知的曆史法廣譯文 - 發表日期 2011年 12月 18日 - 更新日期 2011年 12月 18日
瓦茨拉夫·哈維爾。 DR 作者 法廣二十年前捷克斯洛伐克的學生抗議示威活動受到無情的鎮壓,這一事件就像一個小雪球引發了雪崩,極權體製動搖,旋即土崩瓦解...我們對極權政權如此輕易崩潰感到驚訝...難以預知的曆史 當年我還是一位異議人士時,我曾經接待過一些來自西方媒體的記者,他們在提問中流露出對我們這些在人口總數中占極少數的異見人士居然公開致力於徹底改變社會感到不可思議,對他們來說,我們永遠不可能翻天。而且,恰恰相反,我們的努力似乎隻會招來新的迫害。沒有任何國家權力機構可以依賴,也無來自某個社會階層的明確支持,我們的願望是如此的徒勞。當初記者們提得最多的問題是:如果沒有其他力量的支持,無論是工人階層、知識界,或是反叛運動、合法政黨,或者其他重要的社會力量,你們能夠走多遠呢?對這些問題,我們也總是同樣的回答。 當時對我們的行為感到驚訝的人認為他們對曆史的運行規則了如指掌,能夠預測哪些事業可能成功,哪些則希望渺茫;哪些是理性的、現實的要求,哪些則純屬狂想。在當年的談話中,我多次強調,在極權體製下,社會看上去鐵板一塊,忠於政權,實際狀況卻難以窺測。 事實上,這一由於害怕而形成的單一社會實際上比其外表要脆弱得多。沒有任何人能夠預測一個隨意形成的小雪球有朝一日居然會引發雪崩。這種想法雖然並不是我們當初行為的唯一動力,但是我們確實是這麽認為的。現在,我們可以得出明確的結論:永遠不要自以為對曆史演變的規律了如指掌,自以為可以預測未來。 二十年前捷克斯洛伐克的學生抗議示威活動受到無情的鎮壓,這一事件就像一個小雪球引發了雪崩,極權體製動搖,旋即土崩瓦解。當然,導致政權倒塌的原因很多:體製自身內部的深層危機,周邊國家政局的演變以及有利的國際大氣候,等等。 無論如何,我們對極權政權如此輕易崩潰感到驚訝。我們異議人士對此同西方的記者以及政治學專家一樣感到不可思議。我們也一樣,無法預測事態的發展,對事變的後果不知所措。我們過去所追求的是要成為一個自由人,說真話,為國家的實際狀況作證,我們並沒有想到接管政權。 由於別無選擇,我們隻好勉為其難,接手權力。然而,就在那時,那些多年來認為我們的努力是徒勞無益的人們,又反過來譴責我們對接受政權沒有做好充分的準備。直到今天,依然有人對我們的過去指指點點:認為許多應該做的事情我們沒有做,也做了許多不應該做的事情。 這些事後諸葛亮譴責我們沒有預測到事件發生的趨勢,而我們當初曾經向這些疑慮重重的觀察家們指出我們並不能夠洞察曆史、預測未來。但他們卻依然譴責我們在夢想成為現實的一天卻又難於接受現實。 在當初我們這些異議人士中間,有的是教授,畫家,作家,暖氣專家,但卻沒有政治人物。同時,在一個極權國家我們又如何能夠平地而生找到政治人物呢?我們當初必須要處理的事務之多實在難以想象。 回想起來,或許在沒有準備的狀態下承擔曆史的責任也並非壞事,尤其是當曆史車輪加速之時。一般來說,我並不信任有充分準備的人。在和平革命,群情高漲,無私奉獻的氣氛中,民主政治體製的恢複和經濟體製的非國有化看似指日可待。 然而,事實卻並非如此。事實證明,在幾個小時之內,甚至在幾天內醞釀,準備以及實施所有必要的改革是不可能的事。我曾經多少次因為事情進展艱難、處處碰壁而心煩意亂。對我來說,最為令人驚異的——這應該並不是我一個人的感受——我們可以在某種程度上影響曆史,但卻不能強暴曆史。 正如其他前蘇聯東歐體製國家成員國一樣,捷克從一開始就極力推開西方一些機構的大門,尤其是北約和歐盟。加入上述組織的過程十分漫長,期間曾經經曆重重困難。我們今天終於穩穩地立足於歐洲,而我們曾經被迫與歐洲分離。然而,我有時懷疑,西方某些老牌民主國家是否後悔接受了歐盟的擴大。如果應該在今天作出決定的話,我不能肯定他們會同當初一樣接受我們。 如果果真如此的話,我不會感到意外。這也就是我所要表達的觀點,耐心可以得到回報。我們無論是在從事異議活動時還是在建立民主政權國家的漫長過程中都可體會到這一點,拔苗是不可助長的。 事情的發展有一定的階段,盡管這有時十分令人惱火。說歐盟將永遠處於分裂的狀態之類的觀點是有害的,隻會加強我們所在地區的民族主義情緒及其狂熱信奉者,所有局勢不穩地區的情況皆證明了這一趨勢。而這一趨勢隻會給西方乃至整個世界增添更多的磨難,況且,從目前看來,這種民族主義情緒正在日益蔓延。 從這個意義上講,耐心是至關重要的。急躁引發傲慢,而傲慢又反過來滋長急躁。我所指的傲慢是自以為是世界上唯一全知全覺的人,是唯一掌握了曆史的人,所以有資格對曆史發號施令。如果曆史的發展超出了自己的預測,就不惜幹預。必要的時候,甚至動用武力。共產主義製度就是如此。 在這種傲慢與自信的推動之下,共產主義理論家和設計師們走向了古拉格。因為從一開始他們就確信他們掌握了曆史發展的奧秘,他們知道怎樣建立一個更加公正的社會。既然如此,還有什麽必要解釋呢?對這些知道如何立即為人類謀幸福的人們來說,普通人如何思想是不屑一顧的。對話隻是浪費時間,煎雞蛋必須打破雞蛋。 東西之間鐵幕的倒塌以及被指責為萬惡之源的兩極世界的結束,無疑是一個重大的曆史事件。這意味著一種奴役世界的暴力形式的結束,第三次世界大戰的陰影煙消雲散。因此,在一段時間裏,有人認為曆史已經終結,人類從此進入一個曆史之外的美好時代。 此類想法也是對曆史的奧秘缺乏謙卑或者缺乏想象力的表現。事實上,曆史遠沒有終結。盡管不少嚴重威脅已經離我們而去,但是隨著東西格局的打破,一些表麵上似乎不太嚴重的威脅開始浮上水麵。在全球化的今天,什麽樣的威脅可以被認為是微不足道的呢?曾經長期被視為文明世界中心的歐洲,卻引發了兩次世界大戰。我們肯定歐洲會永遠如此嗎? 今天,任何一個獨裁者都可以設法獲取一枚原子彈,地區性衝突難道不可能演變成全球性衝突?恐怖分子難道不是比過去擁有更多的攻擊方式?歐洲這一曆史上首個世俗文明,並不認為自己擁有永恒。然而,歐洲難道不會正是因為缺乏遠見而引發各種嚴重威脅嗎?那些充滿仇恨、狂熱偏執、為仇恨所支配的人難道不是仍在不斷地產生嗎?而我們的全球化社會又為他們提供了空前的破壞空間。難道我們不是每天都在作出對我們星球產生致命的,無可挽回的後果的各種行動嗎? 我個人最近幾十年來的經驗使我堅信,今天最重要的即是要謙卑地看待世界,尊重我們所不理解的,接受世界上有許多奧秘我們永遠也不會了解。在承認我們並不是全知全能、尤其是承認我們並不知道事物的結局的前提下承擔我們的責任。其實我們是無知的。但是,沒有人可以剝奪我們的希望。同時,沒有驚訝的生活也是乏味的。 瓦克拉夫˙哈維爾: 1936年出生於布拉格,哲學家、劇作家。《七七憲章》撰寫者之一,曾被監禁多年。1989年“絲絨革命”後,1993年到2003年期間任捷克總統。 哈維爾去世之際,本台再次發表兩年前選譯的哈維爾文章。 翻譯:楊眉 審譯:雅尼克
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Les surprises de l'Histoire, par Vaclav HavelPoint de vue | | 31.10.09 | 13h28 • Mis à jour le 18.12.11 | 12h32 A l'époque où je comptais parmi ceux qu'on appelait "dissidents", je recevais parfois des journalistes venant de l'Ouest. Leurs questions laissaient transparaître leur grand étonnement devant le fait que nous autres dissidents - infime pourcentage de la population - oeuvrions ouvertement en faveur d'un changement radical de la situation alors qu'à première vue, il était évident que jamais nous n'obtiendrions de retournement majeur. Au contraire, il semblait que tous nos efforts ne pouvaient qu'aboutir à de nouvelles persécutions. Faute du moindre instrument de pouvoir pour appui, faute de la moindre marque visible de soutien de la part d'un secteur significatif de la société, nos aspirations paraissaient vaines. Où comptez-vous parvenir si vous n'êtes pas appuyé par la classe ouvrière, par l'intelligentsia ou encore par un mouvement d'insurrection, un parti politique légal ou une autre force sociale d'importance ? Telles étaient les questions des journalistes, et nous leur donnions des réponses toutes faites. Ceux qui exprimaient ainsi leur étonnement partaient de l'idée qu'ils avaient compris tous les grands mécanismes de l'Histoire et savaient pertinemment ce qui allait ou pouvait advenir, ce qui avait une chance d'aboutir et ce qui n'en avait aucune, ce qui était raisonnable, réaliste et ce qui relevait de la folie pure. Lors de ces entretiens, j'ai souligné plus d'une fois que, dans un régime totalitaire, il était difficile d'entrevoir les entrailles de la société, dès lors que celle-ci se présentait de façon monolithique et prétendument loyale envers le régime. Forgé en premier lieu par la peur, il se pouvait qu'un tel monolithe fût en réalité nettement plus fragile qu'en apparence. Personne n'aurait pu prédire si une boule de neige fortuite saurait, un jour, provoquer une avalanche. Cet état d'esprit n'était pas, bien évidemment, le seul ni même le principal moteur de notre comportement d'alors, mais tel était notre sentiment. La leçon que l'on peut en tirer est évidente : on ne devrait jamais présumer d'avoir saisi toutes les lois historiques et, par conséquent, d'être en mesure de prédire ce qui va se produire. Il y a vingt ans, en Tchécoslovaquie, une boule de neige sous la forme de la répression féroce d'une manifestation d'étudiants s'est muée en avalanche. Et tout le système totalitaire en fut ébranlé, s'effondrant tel un château de cartes. Cela, il faut l'attribuer à bon nombre de facteurs, parmi lesquels la profonde crise interne dans laquelle était plongé le régime, les événements dans les pays voisins ou une conjoncture internationale favorable. Quoi qu'il en soit, nous fûmes étonnés par la rapidité et la facilité de ce retournement. Face à lui, il s'est avéré que les dissidents étaient aussi perplexes que les journalistes et politologues de l'Ouest. A notre tour, nous nous montrions incapables de prendre la juste mesure de la situation, et, en définitive, de prévoir leurs conséquences éventuelles. Nous cherchions à nous comporter en hommes libres, à dire la vérité, à apporter un témoignage sur la situation dans notre pays. Nous n'aspirions pas au pouvoir. Faute d'alternative, ce pouvoir nous l'avons accepté, avec embarras. Or, au même moment, il s'est produit une chose intéressante : bon nombre de ceux qui, pendant des années, avaient marché au pas sans mot dire, de même que bon nombre de ceux qui avaient jugé nos efforts gratuits, se sont mis à nous reprocher d'être mal préparés à jouer notre rôle dans l'Histoire. Aujourd'hui encore, d'aucuns montent en épingle tout ce que nous aurions dû faire et que nous n'avons pas fait, de même que tout ce que nous n'aurions pas dû faire, et que nous avons fait. Arrivant après la bataille, ces généraux de la vingt-cinquième heure nous reprochaient ce que nous-mêmes tentions jadis de formuler aux observateurs sceptiques venus de l'extérieur, à savoir que nous n'anticipions pas tout ce qui pouvait arriver, que nous ne prévoyions pas les mouvements occultes de l'Histoire ni l'avenir avec suffisamment d'avance. Et que nous n'acceptions pas qu'il puisse survenir un événement que nous avions jusque-là cru improbable. Oui, parmi les dissidents, il y avait des professeurs, des peintres, des écrivains, des chauffagistes, mais d'hommes politiques point. D'ailleurs, où serions-nous allés chercher une génération spontanée d'hommes politiques de rechange, sous un régime totalitaire ? La quantité de choses auxquelles il fallait s'attaquer ne laissait donc pas de nous étonner. Pourtant, je crois que c'était une bonne chose que de ne pas être préparés à assumer l'Histoire, ou plutôt sa course accélérée. D'une manière générale, je me méfie de celui qui est trop bien préparé. Mais dans l'enthousiasme général devant une révolution opérée sans douleur et alors que chacun venait proposer une aide désintéressée, il semblait que la restauration d'un système politique démocratique et la désétatisation de l'économie pouvaient être menées tambour battant. Néanmoins, tel ne fut pas le cas. Il s'est avéré qu'il était impossible, en quelques heures ou quelques jours, de penser, de préparer et de mettre en oeuvre toutes les réformes nécessaires. Combien de fois me suis-je alors énervé parce que tout tardait beaucoup trop longtemps et que rien n'allait de soi. Ce fut peut-être la plus grande surprise pour moi que de constater, et je n'étais vraisemblablement pas le seul, que l'on peut dans une certaine mesure influencer l'Histoire, mais nullement la brusquer. Dès le début - et cela pour de bonnes raisons -, notre pays tout comme d'autres pays de l'ancien bloc soviétique a déployé tous ses efforts pour voir s'ouvrir devant lui les portes des institutions occidentales, notamment de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) et de l'Union européenne. Et c'est ce qui s'est enfin produit. La procédure d'adhésion a pris beaucoup de temps et il a fallu surmonter bon nombre d'écueils. A présent nous sommes, je crois, bien ancrés dans cet espace qui est le nôtre, et auquel nous avions été arrachés par la force. Pourtant, je ne suis pas sûr que les "anciennes" démocraties occidentales ne regrettent pas de temps à autre d'avoir donné l'aval à cet élargissement. Et si la décision en avait été reportée à aujourd'hui, je ne suis pas convaincu qu'elles nous admettraient encore parmi elles. Si tel était le cas, je n'en serais pas surpris. Mais en même temps, et on aura compris le sens de mon propos ici, la patience paie. Nous en avons fait l'expérience dans la dissidence, et aussi dans la pénible édification d'un Etat démocratique. Ce n'est pas en tirant sur l'herbe qu'on fait pousser le gazon. C'est parfois exaspérant, mais il semble que chaque chose vienne en son temps. L'idée d'une Europe perpétuellement condamnée à la division est perverse. En ce sens qu'elle pourrait conduire, dans la région qui est la mienne, à une grave montée des nationalismes et de leurs zélateurs, ce qui se produit presque partout lorsque le terrain est instable. Et cela occasionnerait certainement bien davantage de tourments à l'Occident et, finalement, au monde entier que le tracas que nous lui causons aujourd'hui. D'autant que l'épidémie ne manquerait pas de se propager. Faire preuve de patience, en ce sens, a incontestablement un sens. L'impatience peut conduire à l'orgueil et l'orgueil, mener à l'impatience. Par l'orgueil, j'entends la prétentieuse conviction que l'on est le seul à tout savoir, le seul à avoir compris l'Histoire, en conséquence de quoi on se trouve habilité à la prédire. Et lorsque le cours des choses ou du monde dépasse l'idée que l'on s'en fait, il ne nous reste qu'à intervenir. Par la force, s'il le faut. C'est le cas du communisme. L'assurance de ses théoriciens et de ses architectes a fini par aboutir au goulag. Dès le départ, leur conviction était qu'ils avaient percé le mystère des lois de l'Histoire et qu'ils sauraient donc construire un monde plus juste. A quoi bon dès lors se perdre en explications ? A ceux qui savent s'y prendre d'édifier un monde meilleur tout de suite, dans l'intérêt de l'humanité et sans se préoccuper de ce que cette dernière peut penser. Etablir un dialogue n'est qu'une perte de temps et, après tout, on ne fait pas d'omelette sans casser les oeufs. La chute du rideau de fer et la fin de la division bipolaire du monde qui, jusqu'alors, semblait être l'une des causes principales de tous les maux, ont indubitablement constitué un événement historique d'importance majeure. Une forme de violence faite au monde a pris fin, le danger d'une troisième guerre mondiale s'est volatilisé. Dans un premier temps, d'aucuns pouvaient songer que l'Histoire elle-même avait pris fin et qu'en lieu et place on assisterait à l'avènement d'une belle ère arrachée à l'Histoire. Cela aussi était la manifestation d'un manque de modestie face aux mystères de l'Histoire ou, tout simplement, un manque d'imagination. En effet, aucune fin de l'Histoire à l'horizon. Plusieurs grands dangers se sont certes éloignés, mais une multitude de menaces, en apparence de moindre importance, ont fait surface une fois le carcan bipolaire brisé. Mais quel danger peut-on tenir pour négligeable à l'ère de la mondialisation ? Jadis, c'est en Europe qu'étaient déclenchées les guerres mondiales, sur ce continent qui, pendant longtemps, fut le centre du monde civilisé. Sommes-nous certains qu'il en sera ainsi à jamais ? Aujourd'hui, alors que n'importe quel dictateur peut se procurer une bombe atomique, n'est-il pas possible qu'un conflit régional finisse par ravager le monde entier ? Les terroristes n'ont-ils pas désormais maintes fois plus de possibilités à leur portée qu'ils n'en ont eues par le passé ? Cette première civilisation athée dans l'Histoire, qui ne se réclame pas de l'éternité, ne voit-elle pas advenir de nombreuses menaces graves surgies tout simplement d'un manque de perspicacité ? Ne naît-il pas des générations nouvelles de personnes obsédées, fanatiques et vouées à la haine auxquelles notre époque offre des possibilités de nuire infiniment plus étendues qu'auparavant ? Ne commettons-nous pas quotidiennement des centaines d'actes préjudiciables à la vie de notre planète, aux conséquences non seulement funestes, mais aussi irrémédiables ? Il me semble que la chose la plus importante aujourd'hui - et mes expériences des dernières décennies ne cessent de m'en convaincre - serait d'adopter une attitude humble à l'égard du monde, de respecter ce qui nous dépasse, de tenir compte du fait qu'il existe des mystères que nous ne comprendrons jamais et de savoir qu'il faut assumer notre responsabilité sans la fonder sur la conviction que nous savons tout, en particulier comment tout va finir. Nous ne savons rien. Mais l'espoir, nul ne peut nous l'ôter. Du reste, une vie qui ne réserverait aucune surprise serait bien ennuyeuse. Traduit du tchèque par Zuzana Tomanova avec Maxime Forest Vaclav HavelAncien président de la République tchèque, écrivain et dramaturge. Né à Prague en 1936, il est le disciple du philosophe Jan Patocka et mène une carrière théâtrale en dépit de la censure qui frappe ses pièces. Après avoir été l'un des cofondateurs de la Charte 77 et passé plusieurs années en prison, la "révolution de velours" de 1989 va le propulser au premier plan politique. Il préside la République tchèque de 1993 à 2003.
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