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太陽為其他世界帶來了白晝

(2022-08-23 19:48:44) 下一個

太陽為其他世界帶來了白晝

 

太陽為其他世界帶來了白晝;

沙漠地平線上,明月升起無聲,

穿透無窮無盡深邃黑暗,擲投,

夜的額頭蒙上的麵紗真透明。

 

從山頂上看它那起伏的燈光

就像火焰的河流淹沒了山坡,

沉睡在山穀裏,或者滑下山崗,

或從水光閃閃的胸膛中突破。

 

可疑的光芒,在散落的陰影中,

用蔚藍日子染上蒼白的黑暗,

並在延伸的海浪中遊走穿行

地平線沐浴在它柔的清澈間!

 

海洋愛上了這些寧靜的海岸

平靜,親吻其腳,暴雨般的運轉,

把海灣和島嶼緊緊抱在胸前,

潮濕的呼吸刷新了它的邊緣。

 

洪水不停輪番地退去又前進

眼睛喜歡跟隨遠處靈活輪廓:

好像受精神錯亂折磨的情人

這反抗的處女,反來屈服認錯!

 

像熟睡孩子的歎息一樣安寧,

模糊而哀傷的聲音空中蔓延:

是吸引我們耳朵的天堂回聲?

是來自陸地和海洋愛的感歎?

 

它上升,它下降,它重生,它終止,

就像一顆被快樂重壓的心髒,

這些夜晚,大自然似乎在呼吸,

抱怨他的幸福就像我們一樣!

 

凡人,向生命的洪流敞開魂靈!

用所有感官感受夜晚的魅力,

用愛來陶醉你,影子將你邀請;

他在天空的星星升起引導你。

 

你看到遠山上火苗顫抖頻頻?

在愛的手裏麵,它是一盞明燈;

那裏,像傾斜的百合,鞠躬的情人

熱切傾聽心愛的人的腳步聲!

 

處女,在她那靈魂遊蕩的夢裏,

抬起映照著蒼穹的藍色眼睛,

吉他上徘徊是他隨意的手指

向傍晚的風扔去了神秘之聲!

 

“來!多情的寂靜占據遠處空間;

晚上到我身邊呼吸清涼新鮮!

到點了,幾乎在遠處消失的帆

漂亮的白帶回了平靜的漁男!

 

自從你的船遠離海岸那刻起,

我在海上整天地跟隨你的帆,

就好像巢中那隻可怕的鴿子

跟著啄木鳥翅膀空中的白團!

 

當她在岸邊的陰影下滑行時,

我在回聲認出你的聲音所在;

晚上的和風,在沙灘之上消逝,

把你在海浪上的長歌帶回來。

 

海浪在洶湧的岸上作響如震,

我對海星低聲說出你的名字,

再次點亮她的燈,你唯一愛人

愛的祈禱使北風迅速地逃離

 

現在天空之下,一切皆愛、皆靜:

這起伏的波浪就在邊緣睡熟;

花睡在它的莖上,而大自然本身

在夜幕下收拾自己進入夢途。

 

看哪,苔蘚為我們鋪滿了山穀,

藤蔓在那裏彎曲成曲折的褶皺,

和波浪的氣息,與那混雜的橙樹,

采擷她的花令我頭發香味散出。

 

在寧靜的拱頂下光線多柔和

我們一起坐在茉莉花下唱歌,

直到月亮滑向米塞努的那刻,

在早晨的霞光中迷失於退卻。 "

 

她歌唱;他的聲音會時有時停,

而且,那更微弱的魯特琴和弦,

昏昏欲睡的回聲不傳給和風

隻有垂死的歎息,會切斷默然

 

他有充滿譫妄和火焰的心髒,

在這愛的時刻,迷人的星下麵,

會突然感受到他靈魂的夢想

純潔美人的麵容下活靈活現;

 

他就在苔蘚之上,在梧桐的樹蔭,

水低吟聲中,上有藍寶石樹冠,

坐在他膝蓋上,從黎明到清晨,

跟他說話的口音隻會帶感歎;

 

呼吸著他所崇拜的氣息不斷,

會感覺到她的頭發,被風吹亂,

輕輕地撫摸過他觸碰的眼瞼,

或者在其額滾動起伏的圓環;

 

他暫停轉瞬即逝的美好時光,

用愛將靈魂固定在美麗地方,

會忘記時間還在這岸上流淌,

 

他是凡夫俗子,還是上天神降?

 

我們對綠色天堂地溫柔傾向,

在愛將隱藏其伊甸園海岸上,

發出哀怨的低語是平靜海浪,

致極樂星發出地沉睡的光芒,

 

在充滿生命、幸福的天空下麵,

在這些眼睛喜歡瀏覽的海岸上,

我們呼吸著的空氣是多麽超凡,

愛麗絲!......但他們說你必須死亡!

 

Le soleil va porter le jour à d'autres...

 

Le soleil va porter le jour à d'autres mondes;

Dans l'horizon désert Phébé monte sans bruit,

Et jette, en pénétrant les ténèbres profondes,

Un voile transparent sur le front de la nuit.

 

Voyez du haut des monts ses clartés ondoyantes

Comme un fleuve de flamme inonder les coteaux,

Dormir dans les vallons, ou glisser sur les pentes,

Ou rejaillir au loin du sein brillant des eaux.

 

La douteuse lueur, dans l'ombre répandue,

Teint d'un jour azuré la pâle obscurité,

Et fait nager au loin dans la vague étendue

Les horizons baignés par sa molle clarté!

 

L'Océan amoureux de ces rives tranquilles

Calme, en baisant leurs pieds, ses orageux transports,

Et pressant dans ses bras ces golfes et ces îles,

De son humide haleine en rafraîchit les bords.

 

Du flot qui tour à tour s'avance et se retire

L'oeil aime à suivre au loin le flexible contour :

On dirait un amant qui presse en son délire

La vierge qui résiste, et cède tour à tour!

 

Doux comme le soupir de l'enfant qui sommeille,

Un son vague et plaintif se répand dans les airs :

Est-ce un écho du ciel qui charme notre oreille?

Est-ce un soupir d'amour de la terre et des mers?

 

Il s'élève, il retombe, il renaît, il expire,

Comme un coeur oppressé d'un poids de volupté,

Il semble qu'en ces nuits la nature respire,

Et se plaint comme nous de sa félicité!

 

Mortel, ouvre ton âme à ces torrents de vie!

Reçois par tous les sens les charmes de la nuit,

A t'enivrer d'amour son ombre te convie;

Son astre dans le ciel se lève, et te conduit.

 

Vois-tu ce feu lointain trembler sur la colline?

Par la main de l'Amour c'est un phare allumé;

Là, comme un lis penché, l'amante qui s'incline

Prête une oreille avide aux pas du bien-aimé!

 

La vierge, dans le songe où son âme s'égare,

Soulève un oeil d'azur qui réfléchit les cieux,

Et ses doigts au hasard errant sur sa guitare

Jettent aux vents du soir des sons mystérieux!

 

" Viens ! l'amoureux silence occupe au loin l'espace;

Viens du soir près de moi respirer la fraîcheur!

C'est l'heure; à peine au loin la voile qui s'efface

Blanchit en ramenant le paisible pêcheur!

 

" Depuis l'heure où ta barque a fui loin de la rive,

J'ai suivi tout le jour ta voile sur les mers,

Ainsi que de son nid la colombe craintive

Suit l'aile du ramier qui blanchit dans les airs!

 

" Tandis qu'elle glissait sous l'ombre du rivage,

J'ai reconnu ta voix dans la voix des échos;

Et la brise du soir, en mourant sur la plage,

Me rapportait tes chants prolongés sur les flots.

 

" Quand la vague a grondé sur la côte écumante,

À l'étoile des mers j'ai murmuré ton nom,

J'ai rallumé sa lampe, et de ta seule amante

L'amoureuse prière a fait fuir l'aquilon!

 

" Maintenant sous le ciel tout repose, ou tout aime :

La vague en ondulant vient dormir sur le bord;

La fleur dort sur sa tige, et la nature même

Sous le dais de la nuit se recueille et s'endort.

 

" Vois! la mousse a pour nous tapissé la vallée,

Le pampre s'y recourbe en replis tortueux,

Et l'haleine de l'onde, à l'oranger mêlée,

De ses fleurs qu'elle effeuille embaume mes cheveux.

 

" A la molle clarté de la voûte sereine

Nous chanterons ensemble assis sous le jasmin,

Jusqu'à l'heure où la lune, en glissant vers Misène,

Se perd en pâlissant dans les feux du matin. "

 

Elle chante; et sa voix par intervalle expire,

Et, des accords du luth plus faiblement frappés,

Les échos assoupis ne livrent au zéphire

Que des soupirs mourants, de silence coupésl

 

Celui qui, le coeur plein de délire et de flamme,

A cette heure d'amour, sous cet astre enchanté,

Sentirait tout à coup le rêve de son âme

S'animer sous les traits d'une chaste beauté;

 

Celui qui, sur la mousse, au pied du sycomore,

Au murmure des eaux, sous un dais de saphirs,

Assis à ses genoux, de l'une à l'autre aurore,

N'aurait pour lui parler que l'accent des soupirs;

 

Celui qui, respirant son haleine adorée,

Sentirait ses cheveux, soulevés par les vents,

Caresser en passant sa paupière effleurée,

Ou rouler sur son front leurs anneaux ondoyants;

 

Celui qui, suspendant les heures fugitives,

Fixant avec l'amour son âme en ce beau lieu,

Oublierait que le temps coule encor sur ces rives,

 

Serait-il un mortel, ou serait-il un dieu?...

 

Et nous, aux doux penchants de ces verts Elysées,

Sur ces bords où l'amour eût caché son Eden,

Au murmure plaintif des vagues apaisées,

Aux rayons endormis de l'astre élysien,

 

Sous ce ciel où la vie, où le bonheur abonde,

Sur ces rives que l'oeil se plaît à parcourir,

Nous avons respiré cet air d'un autre monde,

Elyse!,.. et cependant on dit qu'il faut mourir !
 

by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "Ischia"

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